Fibromyalgie: elle arrive à Marseille après 6000 km de marche

De Normandie, en passant par le Portugal et l’Espagne, Violette Duval a parcouru 6000 km pour sensibiliser à la fibromyalgie, une maladie souffrante dont on parle peu. Un mal qui touche pourtant deux millions de personnes en France. Marseille marque la fin de son voyage.

Violet, ce vendredi, pour son avant-dernière étape, au Crown.
Violet, ce vendredi, pour son avant-dernière étape, au Crown. •  © Photo VD

Violette Duval termine une belle aventure: celle d’une longue marche de 6000 km, véritable exploit pour attirer l’attention sur la fibromyalgie.

Cette maladie «invisible», qui ne laisse aucune trace d’inflammation ou de blessure, provoque des douleurs permanentes.

«Face à cette douleur insupportable, beaucoup se retrouvent dans la dépression. Certains se suicident même »,  explique Violette Duval, elle-même atteinte de la maladie.

C’est à l’âge de 14 ans que les premiers symptômes de la fibromyalgie sont apparus chez le jeune normand.

La jeune Violette découvre des douleurs intenses qui assaillent son corps, ses mains, ses pieds. Elle souffre de maux de tête. A du mal à dormir. 

Avec sa poussette, son seul "bagage"
Avec sa poussette, son seul «bagage»  •  © Photo VD

Cela donne encore plus de  crédit à sa réalisation  . Cela fait plus d’un an que la jeune femme de 35 ans a quitté la Normandie, d’où elle est originaire.

Elle avait décidé de rejoindre Marseille, via le Portugal et l’Espagne. Comme bagage, une poussette remplie d’articles nécessaires.

Mais la séquestration l’a arrêtée deux semaines seulement avant son arrivée prévue à Marseille en avril dernier.

«Je suis rentré deux mois et demi avec mes parents en Normandie. C’était un peu frustrant, mais cela m’a permis d’avancer et de trouver un emploi pour l’avenir »,  dit- elle avec optimisme. .

Depuis le 5 juin, l’aventurier a pris la route, plus motivé que jamais.

J’ai beaucoup donné et j’ai beaucoup reçu.

Violette Duval, fibromyalgie

Au cours de son voyage, de nombreux patients viennent la rejoindre pour l’accompagner un peu du voyage. Une manière de partager ce qui les rassemble.

«Pour nous tous qui souffrons de cette maladie, c’est toujours la même histoire: nous ne sommes pas entendus. On nous dit que le problème est le rétrécissement, qu’il est dans notre tête. Je pense qu’il est important de faire des actions pour dénoncer cela. “

Si l’on demande à Violette quels sont les plus beaux souvenirs de ce voyage, elle répond:  «C’est toute la générosité que ce projet a engendrée. J’ai beaucoup donné et j’ai beaucoup reçu.

La poussette, compagnon d'un voyage de 6000 km
La poussette, compagnon d’un voyage de 6000 km  •  © Photo VD

Car sur son chemin, Violette était souvent encouragée  «par les sourires, les klaxons sympathiques, les pauses café, les repas partagés et les apéritifs».

Il y avait des moments dangereux, comme dans les tunnels.

Violet Duval, fibromyalgie

Mais toute aventure a aussi ses difficultés. Les pires moments pour la jeune femme sont liés à la route et à ses dangers:

«J’ai eu des problèmes en Andalousie. J’ai failli me faire écraser. Je n’étais pas toujours à l’aise sur les routes. Il y a eu des moments dangereux, comme dans les tunnels. Il n’y a pas trop de pistes cyclables en Europe. Les conditions de marche étaient parfois très risquées. “

Mais les mauvais souvenirs s’estompent déjà à l’approche de la dernière étape.

Samedi, Violette quittera l’Estaque à 14h pour rejoindre le cœur de Marseille, la maison d’ombre du Vieux-Port. La jeune femme y est attendue entre 16h30 et 17h. Pour la fin de son voyage, elle espère rassembler les gens.

La présence des médias signifie beaucoup pour elle. Car le but de son projet est d’alerter le ministère de la Santé sur le problème de cette maladie «invisible».

Une grande partie du parcours s'est déroulée au bord de la mer ou de l'océan
Une grande partie du parcours s’est déroulée au bord de la mer ou de l’océan  •  © Photo VD

«C’est compliqué de faire avancer les choses. L’action que j’ai entreprise est très positive pour moi. Mais la reconnaissance pure et simple de cette maladie ne  dépend pas de moi. Je souhaite attirer l’attention du ministre de la Santé et obtenir un rendez-vous.

Un rendez-vous pour rappeler que 3% de la population souffre d’  une maladie qui passe inaperçue  . Demander des financements pour que la recherche s’intéresse véritablement à la cause de ce mal.

Pour qu’enfin, cet exploit de 6000 km reste non seulement symbolique, mais débouche sur une décision politique sur la santé.

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