La colère est une émotion très courante, en particulier chez les personnes atteintes de fibromyalgie. C’est une réaction naturelle et humaine, et pourtant, on ne s’y intéresse pas vraiment comme effet secondaire de la douleur chronique.
C’est une chose d’accepter sa colère, mais c’en est une autre de la laisser nous consumer et impacter notre vie et celle des autres. Il peut être difficile de tracer cette ligne lorsqu’on ressent de la rage face à ce qu’on a perdu et à ce qui l’a remplacé ; on a reçu une vie que l’on n’avait pas planifiée et que l’on n’aurait pas choisie.
Mais il y a des choses que vous pouvez faire pour garder votre colère à distance et l’empêcher d’empiéter sur votre vie.
Coup de gueule contre colère
Un ami m’a dit un jour que j’étais la personne la plus colérique qu’il connaissait. C’est devenu une sorte de blague récurrente : on se retrouvait pour boire un verre et, très vite, je me mettais à râler et il se moquait de ma colère. C’était comme ça.
Un an plus tard, après une nouvelle consultation infructueuse suite à une poussée de fibromyalgie, je consultais un psychiatre et je lui ai parlé de ma colère. Il m’a demandé de lui donner des exemples de ce qui me mettait en colère.
Tandis que je parcourais la liste, il m’écoutait tranquillement, puis me demanda : « Qu’est-ce qui te fait penser que c’est de la colère ? Tu as l’air d’une fille intelligente qui râle sur les choses qui comptent pour elle. Qu’est-ce qui ne va pas ? »
J’ai soudain eu l’impression qu’un poids s’était ôté de mes épaules. Je n’étais ni bizarre ni en colère, j’étais normale et en bonne santé. Je partage cette histoire car il y a une grande différence entre ressentir de la colère et être une personne en colère. Ne vous laissez pas obséder par l’étiquette ; reconnaissez que vous avez le droit de vous exprimer de temps en temps. C’est nécessaire.
Comprendre pourquoi vous êtes en colère
Cela peut sembler assez simple au début, mais je pense qu’il est important de bien comprendre ce qui vous met en colère en premier lieu afin que vous puissiez chercher des moyens de le contrôler ou de l’éviter à l’avenir.
Je ne suis pas médecin, mais l’expérience m’a appris qu’il existe souvent de petits déclencheurs qui peuvent vous faire ressentir plus de colère que d’habitude, et identifier ces déclencheurs peut être une étape clé pour surmonter les émotions négatives.
Vous pouvez commencer par prendre des notes ou des listes dès que vous sentez la colère monter, ce qui vous aidera à identifier des schémas récurrents dans votre comportement. Par exemple, vous pourriez penser que votre colère provient d’un problème plus général, comme la fibromyalgie, mais en prenant des notes, vous commencerez à identifier des déclencheurs plus subtils.
C’est peut-être la façon condescendante dont votre partenaire vous parle alors que vous avez besoin de force et de soutien, ou peut-être le fait que des télévendeurs vous appellent trois fois par jour et que vous ne pouvez plus supporter un appel supplémentaire. Ces petits incidents font partie d’un problème plus vaste, mais ils contribuent néanmoins à votre colère.
Apporter des changements
Je suis convaincue que si on n’aime pas quelque chose tel qu’il est, il faut le changer. Évidemment, cela comporte des limites ; je n’aime pas être atteinte de fibromyalgie, mais je ne peux rien y changer. En revanche, ce que je peux changer, c’est ma façon de voir les choses et de les gérer.
Après avoir noté et identifié les éléments qui déclenchent votre colère, il est temps de commencer à trouver des moyens de les gérer et de les éviter. En reprenant les exemples précédents, si le comportement de votre partenaire est à l’origine de votre colère, vous devriez lui dire comment vous préférez vous sentir soutenu.
Prendre le contrôle de vos déclencheurs peut être un moyen de réduire la quantité de colère que vous ressentez ou la fréquence à laquelle vous la ressentez.
Trouvez votre calme intérieur
Étant moi-même sujette aux coups de gueule, j’ai du mal à retrouver mon calme intérieur. Pourtant, je sais que c’est une stratégie d’adaptation essentielle pour les patients atteints de fibromyalgie, car elle ne se contente pas d’apaiser la colère, elle soulage l’anxiété et la dépression, et réduit souvent la fréquence des poussées.
L’astuce ici est de trouver VOTRE calme intérieur, et non celui qui convient à quelqu’un d’autre. Malheureusement, cela prend du temps et demande des efforts, mais cela en vaut vraiment la peine. J’ai longtemps pensé que mon calme intérieur pouvait se trouver au fond d’un cours de méditation ou au cœur d’une retraite de yoga.
Après trois cours de yoga et deux tentatives de méditation, je me suis rendu compte qu’ils étaient terriblement lents et qu’ils me mettaient en colère. Quelle ironie ! Je suis sarcastique et impatiente, alors la méditation, malgré tous mes efforts, n’était pas pour moi. Certains trouvent le calme dans un bain aux bougies relaxantes, mais je suis plutôt du genre douche, donc ça ne me convenait pas non plus.
Il faut du temps pour trouver où trouver votre calme intérieur, mais c’est un voyage qui en vaut la peine, car lorsque vous commencez à reconnaître les signes de colère, vous devez savoir qu’il y a un endroit où vous pouvez aller.
Demander de l’aide
Il s’agit d’une autre stratégie d’adaptation courante pour les personnes souffrant de fibromyalgie en général, mais elle est vraiment importante lorsqu’il s’agit de gérer votre colère.
Souvent, lorsque nous sommes en colère, nous crions et devenons agressifs et intimidants. Les gens cessent d’écouter nos paroles et ne voient que la rage. Il est donc important d’expliquer ce qui vous met en colère et ce que vous faites pour la surmonter. Cela peut être aussi simple que d’en parler à votre famille, mais si vous avez vraiment du mal à contrôler vos émotions, il peut être utile de consulter un professionnel.
Cela peut impliquer de parler à votre médecin ou de suivre des cours de gestion de la colère, mais il existe également un certain nombre de groupes de soutien en santé mentale et de forums en ligne qui peuvent vous donner le moyen dont vous avez besoin pour parler de votre colère.
L’important est de gérer votre colère. Ne la repoussez pas ; le monstre de rage se cachera en arrière-plan et reviendra avec une colère deux fois plus grande.